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Michèle PAQUE |
Pourquoi les Belges ont une telle
popularité? Je me suis souvent
posé la question. Je me suis dit qu'on part du principe qu'on est
petit, humble et qu'on doit être encore plus performant, plus
innovant, plus créateur. Meilleur
dans sa passion et dans son art. Il faut être innovatif et créatif
dans le monde actuel. Il faut aller au-devant Il faut savoir
collaborer, il faut avoir les 2 pieds sur terre. Ce sont des qualités
que nous développons parce que nous sommes belges. Quand nous
exportons cela vers l'étranger ce sont des atouts énormes, qui ne
sont pas partout développés de la même façon. Je travaille avec
différentes nationalités et je vois des différences. Ce qui
caractérise le Belge aussi, c'est son côté bon enfant, on peut en
rire mais selon moi c'est une force parce que nous sommes
authentiques. L'authenticité c'est ce que tout le monde recherche en
ce moment: des leaders authentiques. Nous avons là un part important
à jouer. Les Belges savent encore s'exprimer
de façon naturelle, dire bonjour aux gens, nous sommes engagés dans
des causes saines, qui lient les gens.
Moi, je travaille dans la recherche, c'est un
choix que j'ai fait depuis toujours. Ce qui me tient à cœur: aider
chacun à trouver sa place dans la société, c'est ce j'appelle la
diversité, la diversité positive. Dans cette optique il y a aussi
la 'gender diversity',
homme / femme. Ce qui, dans mon parcours m'a toujours blessé en tant
que femme, c'est qu’à chaque instant, j'ai dû me battre pour
faire reconnaitre que j'avais une valeur égale à celle de mes
collègues masculins. Heureusement il y a toujours un côté
positif parce que de cette façon, on développe des compétences. Ma
volonté c'est de jouer un rôle, non seulement dans la santé, mais
également dans le ‘gender diversity’ et peut-être le rôle
'soyons fiers d'être belge’, c'est aussi un rôle que j'aimerais
bien porter, parce que je rencontre beaucoup de gens qui trouvent
qu'en Belgique il y a beaucoup de talents.
Comment est-ce qu'on acquiert certaines
autorités dans un domaine? Par la
rigueur, le travail et la passion. Cela mène à l'excellence.
L'excellence n'est qu'un moment. On peut l'être dans un dossier ou
dans un moment, mais le monde bouge tellement vite. Il faut toujours
se mettre en question car on est vite dépassé. Si on atteint 80% de
l'objectif, c'est bien, on peut féliciter les gens, fêter les
succès, remercier les gens pour les réussites. Les faire
participer, sentir l'effort commun, la rigueur et la concentration
commune, à ce moment, on sent une énergie énorme. Parfois on sent
des conflits ou des frictions. Ce n'est pas grave, il faut passer
outre pour atteindre l'objectif commun. Donc bien cerner l'objectif
au départ pour tout le monde. Avoir des opinions différentes c'est
enrichissant! Un deadline très précis c'est important aussi pour
arriver à un résultat. Dès que le résultat est atteint, féliciter
tout le monde. Pour continuer à progresser pour atteindre
l'excellence, toujours aller plus loin. Les étapes aussi sont
importantes. Il faut les ancrer et les célébrer. Faire des ancrages
positifs, comme des pieux sur la montagne. Encrages positifs pour
pouvoir évoluer. Se dire que les gens ne retiennent que les beaux
moments.
Un autre message pour les jeunes? J'invite
tous les jeunes, ici et ailleurs, d'être ambitieux. A réaliser leur
rêve, à se donner les moyens de les atteindre et de croire en eux.
Il est très important de croire en ses ressources et de s'auto
dépasser car il y a tellement de choses à faire, tellement de
rencontres, de matières à développer. Le monde est beau, riche de
savoir de belles rencontres, mais il faut y croire et s'engager.
S'engager dans la voie : ‘je veux être le meilleur’. Pas
pour écraser mais je veux donner d'avantage de passion de bonheur
chez les autres. C'est créer son art pour créer le bonheur chez les
autres. Nous sommes 350 ici et le bonheur de réaliser des choses
ensemble est extrêmement important à conserver. Trop de jeunes
disent que c'est trop dur. Le fait que ça commence déjà à l'école
c'est parce que l'école est une obligation. Quand on regarde
l'Afrique où ce n'est pas une obligation les jeunes se battent pour
aller à l'école.
Qu'est-ce qu'on pourrait améliorer en
Belgique? Nous sommes trop orientés
vers le négatif. Renforcer les talents belges, c'est bien. La
diversité qui est créée, soyons en fier. Utilisez toutes ses
forces - l'union fait la force, c'est important.
On a tendance à le casser. Tout le monde essaye de se regrouper. Le
futur c'est la connexion et la co-création de communautés de gens,
qui pensent la même chose. Et ici on a cette chance mais on ne le
fait pas. En Belgique, la situation est compliquée à cause des
différences qui existent dans la législation des différentes
communautés.
Il nous manque aussi 'être
fier d'être belge’, il y a des New Yorkais qui sont fiers d'être New Yorkais. Pourquoi pas nous? On
devrait s'exprimer beaucoup plus. En s'exprimant dans les medias,
dans les connexions, on fait tâche d'encre, avec des modèles qui
sont suivi, des noms connus. Ceci peut faire bouger les choses,
donner de l'espoir aux autres.